CONTE DE FEES
Une de mes filles reçoit « Mille et une histoires », un magazine Fleurus. Ce mois-ci, ce sont des histoires sur la thématique des fées et des princesses. Et dans une période où l’on entend beaucoup parler du livre pour enfant « Tous à poils » ayant scandalisé Jean-François Copé, je me dis qu’on devrait plutôt être attentif à d’autres histoires qui me semblent largement moins progressistes. Et je vais vous parler de l’histoire que j’ai lue dans ce « Mille et une histoires » avec consternation :
« Un berger tombe amoureux d’une fée et pour la marier, il doit lui voler sa couronne de fleurs. Ce qu’il fait. Au bout d’un certain temps, la fée devenue paysanne déprime alors, par amour, il lui rend sa couronne et elle s’empresse d’aller retrouver ses 2 sœurs et de se remettre à danser. Il part à sa recherche avec une ténacité hors du commun et fini par la retrouver au bourg enchanté. Il la kidnappe et la ramène à son village. Pour s’assurer que son séjour sera définitif, il brûle sa couronne et…ils vécurent heureux jusqu’à la fin de leurs jours ».
Gloups ! C’est un petit résumé avec le ton de mon parti pris mais je vous assure que l’histoire est ainsi. Il y a un commentaire d’une psychologue à la fin du magazine qui parle de liberté intérieure et aussi de la nécessité de ne pas rester au pays imaginaire pour vivre dans la réalité. Aucune autre mise en garde? Okay ! Alors moi, j’y ai lu une réelle privation de liberté et même une histoire de violence conjugale. Et qui c’est qui trinque? C’est Moumoune la fée. Il l’empêche de voir sa famille, il la kidnappe, il la contraint à sa vie à lui et à vivre avec lui.
Pour ne pas passer pour une féministe rabat-joie, je propose même une solution très concrète à une fin véritablement plus heureuse et équitable. Pourquoi brûler sa couronne à la fin, pourquoi une sanction et pourquoi un acte aussi définitif? On aurait pu imaginer que, retrouvant son mari avec joie (si, si, dans l’histoire, il est écrit qu’elle est contente de le voir apparaître au bourg enchanté), ils négocient à deux un arrangement du genre : et ils allèrent aussi souvent que possible danser et faire la fête avec ses sœurs.
Une fin un "chouillat" plus ouverte, égalitaire et joyeuse, non?