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Blog de Séverine Bourguignon, artiste et thérapeute
17 décembre 2018

PÂTE A MODELER : ingrédients d'un médium malléable (Partie 2/3)

Voici le Le 2nd article (d'une série de 3) sur la pâte à modeler. 
Le 1er article était dédié à l'invention et l'utilisation de ce médium, celui-ci dévoile les super pouvoirs de la pâte à modeler et le dernier article expliquera comment travailler avec ce médium dans des ateliers comme les ateliers Marcher sur la queue du tigre que je propose aux adultes.

L'arche_BDL'arche, création originale à 4 mains avec ma fille Miss Cassin

Un super pouvoir ?

Le super pouvoir de la pâte à modeler, c'est la malléabilité. Voilà pourquoi il est si important d'avoir différentes consistances de pâtes: souples, molle, ferme, dures. En physique, on parle de viscosité de la matière.

En plus de ce super pouvoir, elle a d'autres pouvoirs :

- d'extrême sensibilité parce que la pâte modeler est un matériau sensoriel. Son malaxage produit des effets relaxants et anti-stress, amenant une détente psychique comme musculaire, chez l'adulte comme chez l'enfant. Tout comme l'argile, la pâte à modeler entre au contact direct de la peau. Ce simple contact avec la matière, peut parfois suffire à renvoyer à des stades précoces de développement.

- de manipulation parce qu'il prend l'empreinte et la température que lui imprime le corps qu'il rencontre. Ainsi le sujet peut laisser son empreinte en ayant l’illusion d’une fusion totale avec l’objet avant de le lâcher.

- d'indestructibilité car il est destructible et reconstructible. Il permet de rater, de recommencer, de faire, défaire, d’ajouter ou enlever des éléments, d'assembler, de séparer.

- de formes car il permet une indéfinie déformation et transformation. Cela peut marquer le passage d'un état à un autre par exemple et il est à noter que les évolutions, améliorations ou aménagements trouvés dans la matière vont pouvoir être transposables ou envisagées comme telle dans la réalité.

 

Ces pouvoirs ont pour la plupart été étayés par le psychanalyste René Roussillon[1] dans son travail sur le médium malléable ou par les spécialistes de la relation d'objet (Winnicott, Milner, Klein).

 

Je rajouterai un dernier pouvoir, celui de miroir car la pâte à modeler permet de :

- renvoyer à soi (réflexion), façonner le monde à son envie, se modeler quand la pâte imprime notre empreinte au sens propre (l'empreinte d'une main) ou au sens plastique.

- d'aborder indirectement un sujet difficile (déflexion). Il s'agit d'éviter ou de contourner, de dire en utiliser un tiers, ici le médium de la pâte à modeler.

- d'absorber ou de restituer une émotion ou une sensation. Une pâte très ferme peut par exemple recevoir l'énergie d'une colère avec l'avantage que la matière absorbe les coups mais ne les rend pas. La souplesse de la texture de certaines pâtes peut également apporter beaucoup de douceur.


***

A quel pouvoir(s) êtes-vous le plus sensible ?
N'hésitez pas à donner votre avis, à commenter et à vous abonner !


[1] ROUSSILLON R. (1991), Un paradoxe de la représentation : le médium malléable et la pulsion d’emprise, in Paradoxes et situations limites de la psychanalyse, Paris, Presses Universitaires de France, p. 130-146.

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