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Blog de Séverine Bourguignon, artiste et thérapeute
19 février 2015

RACISME ORDINAIRE

Un petit coup de gueule comme ça m'arrive de temps en temps.

En l'espace de 2 jours, je me suis arrêtée deux fois sur le boulevard Barbès pour aider des personnes en attendant les pompiers. J'ai mon brevet de secourisme depuis 20 ans et il m'est arrivé d'intervenir de très nombreuses fois, sachant qu'il vaut mieux une personne avec des connaissances basiques de sécurité que plein d'autres personnes avec des idées malvenues comme remettre la personne debout ou donner de l'eau.

La première fois, mardi, il s'agissait d'un homme d'une quarantaine d'années qui, après un coup porté au visage gisait à terre, respirant mal, bavant et perdant connaissance. Un attroupement s'était formé sans que personne ne lui porte vraiment secours. Les jeunes vendeurs de cigarettes à la sauvette était bien là sans savoir quoi faire. Je me suis arrétée, je l'ai mis en position latérale de sécurité, j'ai demandé si quelqu'un avait appelé les secours et un jeune homme m'a glissé son téléphone sur l'oreille pour que je parle aux pompiers qui visiblement avaient déjà reçu un appel mais ne l'avait pas pris au sérieux en raison d'un français approximatif. Le plus dur a été de maintenir l'homme conscient et j'ai gardé près de moi un autre jeune homme qui traduisait car notre blessé ne parlait pas français. Ce que j'ai entendu m'a fait froid dans le dos car beaucoup des gens qui m'entouraient (une cinquantaine de personnes) parlaient entre eux et rendaient mon acte héroïque non pas par l'appui "médical" mais par le fait qu'une française s'arrête sur un arabe. Quand les pompiers sont arrivés, j'ai pu partir et les gens me remerciaient alors j'ai dit bien fort :"il n'était pas question d'être français ou arabe ici, il était question d'être citoyen, l'entreaide est notre priorité à tous!". 

Ce matin, une dame en vélo (et sans casque of course) a fait un vol plané sur le trottoir. Des gens s'arrêtent, un couple, un jeune homme et moi. Tous blancs. La dame du couple dit à la cycliste qui s'inquiète de ses affaires :"vous avez de la chance, vos affaires ne risquent rien, on est sur le boulevard Barbès mais il n'y a que des blancs autour de vous pour vous aidez". 

Je suis choquée que le racisme fasse autant partie des réflexions anodines des gens. Que personne ne si'ndigne, que ces discours imprégnent doucement les esprits au point que les arabes et les noirs pensent qu'un blanc ne s'arrêtera pas pour les aider et qu'un blanc pense qu'un noir est forcèment un voleur de sac. Ca fait mal! 

Merci les pompiers qui viennent à notre rescousse sans demander la couleur de peau, la religion ou l'origine sociale au téléphone.
Si vous voulez vivre des expériences de mixité sociale : passez votre brevet de secourisme!

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Commentaires
S
très bien !
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