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Blog de Séverine Bourguignon, artiste et thérapeute
7 décembre 2012

COOPERATIVE SCOLAIRE, UNE SOURCE D'INEGALITE?

Une fois par trimestre, une enveloppe est donnée aux parents avec le carnet de correspondance. C’est l’enveloppe de la coopérative scolaire. Les parents donnent ce qu’ils veulent. Cet argent va surtout servir à financer les sorties scolaires.

Dans notre école maternelle, qui se trouve dans le quartier de la Goutte d’Or, le montant de cette caisse est d’environ 2000 Euros. Ce qui veut dire que les parents mettent en moyenne 12 Euros par an dans l’enveloppe.

C’est une école ZEP et chaque classe aura environ 110 Euros par an pour financer ses sorties. Pour engraisser la caisse, les parents d’élèves élus vendent des gâteaux pour récolter 50 à 70 Euros. 

Ca commence à poser un problème quand l’école, et donc la coopérative scolaire, a un budget trop limité. Par exemple, des enseignants de Richomme voudraient bien aller à la Halle Saint Pierre (18ème) mais 5 Euros par 20 enfants, ça mange tout le budget de l’année, c’est trop cher ! Idem pour le cinéma car c’est le même prix par enfant. Les instituteurs se tournent la plupart du temps vers le Louvre ou le musée d’Orsay en raison de la gratuité de l’entrée pour les scolaires.

Alors bien sûr, il y a les subventions. Qui se réduisent avec la crise. Qui ne sont pas systématiques. Qui demandent un effort de la part de l’équipe pédagogique pour les remplir et les envoyer.

J’ai suivi pour ma part une jolie piste, celle des classes à PAC de l’Académie de Paris qui financent un Projet Artistique et Culturel de 15 à 20 heures et dont le montant maximum est de 1200 Euros. Aux affaires scolaires de la mairie du 18e, on m’avait déjà dit que c’était typiquement le genre de chose qui permettaient de compenser la « pauvreté » de certaines écoles et que les classes ZEP l’obtenaient quasi-systématiquement. Ce n’est pas aussi simple. Les projets obtiennent plutôt 500 à 800 Euros permettant ainsi par transvasement de ressource de financer d'avantage de projets et les demandes sont si nombreuses que beaucoup ne sont pas satisfaites. Les intervenants doivent être surmotivés car ils acceptent une très faible rémunération et doivent souvent revoir leur projet à l’économie. Seules les heures d’interventions sont rémunérées. Le montage du dossier, la préparation des séances, la récupération de matériel ne sont pas comptabilisées. De quoi avoir des conséquences sur la qualité des interventions, non ? L’objectif de l’école Richomme est qu’un élève puisse bénéficier d’une classe à PAC pendant son cursus de 3 ans en maternelle.

Les écoles de la Goutte d’Or sont si peu attractives pour des parents cadres ou CSP+ qu’ils sont prêts à toutes les folies de temps, d’organisation et d’argent pour mettre leurs enfants dans le privé ou de l’autre côté du boulevard (côté Abbesses). Les inégalités des coopératives scolaires et le manque de perspectives culturelles font partie des éléments dissuasifs qui justifient leur fuite.

On raconte que de l’autre côté du boulevard, les écoles ont des coopératives scolaires dont le montant peut atteindre jusqu’à 10 fois le montant de celle de l’école maternelle Richomme…
Fantasme ou réalité ?

Marie-Antoinette si elle était encore parmi nous m'aurait probablement répondu :
« Puisqu’ils ne peuvent pas aller au zoo, vos enfants n’ont qu’à manger des bananes ! »

SBourguignon

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Commentaires
M
Par rapport à l'école :<br /> <br /> On a le même problème chez nous.<br /> <br /> Mon aîné est dans une école zone ZEP.<br /> <br /> Fin juin, il y a la fête de l'école avec ventes de gâteaux pour le cycle suivant.<br /> <br /> Mais ce n'est plus suffisant.<br /> <br /> Alors cette année, ils organisent des vide-greniers.<br /> <br /> Mais ce sont tjs les mêmes familles qui achètent.<br /> <br /> Donc c'est le chat qui se mort la queue !!!<br /> <br /> <br /> <br /> Par rapport aux subventions :<br /> <br /> Samedi dernier, j'ai rendu visite à un centre musicale (de ma communauté de communes) qui tourne avec l'argent public.<br /> <br /> Leur mission est d'aider des talents amateurs à devenir + professionnels.<br /> <br /> Le responsable de la formation m'expliquait que pour avoir des subventions, le bureau administratif devait monter 28 dossiers adressé à 28 centres différents.<br /> <br /> - quel temps perdu à la paperasserie au lieu d'être auprès des musiciens<br /> <br /> - quel argent du trésor publique perdu dans le financement de 28 centres au lieu d'un seul !!!<br /> <br /> <br /> <br /> Monde merveilleux de la fonction publique !
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M
Par rapport à l'école :<br /> <br /> On a le même problème chez nous.<br /> <br /> Mon aîné est dans une école zone ZEP.<br /> <br /> Fin juin, il y a la fête de l'école avec ventes de gâteaux pour le cycle suivant.<br /> <br /> Mais ce n'est plus suffisant.<br /> <br /> Alors cette année, ils organisent des vide-greniers.<br /> <br /> Mais ce sont tjs les mêmes familles qui achètent.<br /> <br /> Donc c'est le chat qui se mort la queue !!!<br /> <br /> <br /> <br /> Par rapport aux subventions :<br /> <br /> Samedi dernier, j'ai rendu visite à un centre musicale (de ma communauté de communes) qui tourne avec l'argent public.<br /> <br /> Leur mission est d'aider des talents amateurs à devenir + professionnels.<br /> <br /> Le responsable de la formation m'expliquait que pour avoir des subventions, le bureau administratif devait monter 28 dossiers adressé à 28 centres différents.<br /> <br /> - quel temps perdu à la paperasserie au lieu d'être auprès des musiciens<br /> <br /> - quel argent du trésor publique perdu dans le financement de 28 centres au lieu d'un seul !!!<br /> <br /> <br /> <br /> Monde merveilleux de la fonction publique !
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